La nuit en rêve, s’envoler.

Le matin, s’y essayer.

Et chaque jour, inlassablement, recommencer.

Des corps en mouvement deviennent champ d’expérimentation, la danse les accompagne, des plumes d’oiseaux aussi ou encore des avions en papier.
Et ce n’est que le début de la liste des matières et créatures qui habitent les territoires de leur recherche insensée.
Entre rêve et réalité, personnages se croisent et s’accompagnent dans leur quête d’inaccessible envol

La nuit en rêve, s’envoler.

Le matin, s’y essayer.

Et chaque jour, inlassablement, recommencer.

Des corps en mouvement deviennent champ d’expérimentation, la danse les accompagne, des plumes d’oiseaux aussi ou encore des avions en papier. Et ce n’est que le début de la liste des matières et créatures qui habitent les territoires de leur recherche insensée. Entre rêve et réalité, personnages se croisent et s’accompagnent dans leur quête d’inaccessible envol.

Note d’intention

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Je n'ai jamais rêvé que je volais.

L'homme depuis des siècles (depuis toujours?) rêve de voler comme un oiseau.

S'envoler, s'élever, planer, parcourir le ciel et observer la terre à nos pieds.

L’enfant la nuit rêve qu'il vole.

L’enfant la journée veut voler.

Il sent bien que c'est un peu plus compliqué que d'apprendre à marcher, lire ou jouer du piano.

Et chaque jour, il demande à ce qu’on lui fabrique des ailes.

Chaque jour.

Obsessivement.

Pour voler, même un petit peu.

Et, éveillé, il rêve que, plus grand dans son atelier, il se fabriquera des ailes pour voler.

Je n'ai jamais rêvé que je volais.

Mais son obsession est devenue mienne.

Prémices - septembre 2019

Très tôt, l’être humain a rêvé d’imiter le vol des oiseaux et à maintes reprises, il a reproduit des ailes et tenté d’en imiter le battement.

Et puis des montgolfières ont été inventées, des planeurs, des avions à moteur, des fusées. Quantité de machines pour nous permettre de voler toujours plus haut, toujours plus vite et toujours plus loin.

Comment se fait-il alors, qu’en 2022 nous continuions de rêver que nous volons ?

En rêve, il nous est possible de prendre de la hauteur, de la distance pour accéder à une meilleure compréhension d'une situation vécue et pouvoir ainsi prendre les bonnes décisions. On dit que le rêve de voler chez un enfant est salvateur si son quotidien est difficile. Il n'a pas toujours le pouvoir d'agir, mais il peut prendre de la distance le temps du sommeil pour mieux se régénérer. Entrer dans une dimension de la toute puissance infantile va lui permettre ensuite, d'entrer un jour dans la puissance réelle quand il sera suffisamment fort pour infléchir les contraintes auxquelles il a été soumis.

Dans la vie éveillée, l’être humain, même s’il continue sans cesse d’améliorer ses prouesses et capacités physiques, malgré tous ses efforts, reste cloué au sol par la gravité et ne parvient toujours pas à s’envoler.

Évidemment la technologie progresse sans cesse, de nouvelles techniques sont régulièrement trouvées et testées pour que l'être humain puisse expérimenter la sensation de son corps flottant et se déplaçant dans le vide.

Mais tout l'attirail technologique nécessaire pour arriver à un résultat n'est pas assez satisfaisant quant à la soif de rêve et de liberté.

Et ce qui, au final, semble le plus important, dans cette quête, c’est chercher, faire des expériences même si elles sont toujours vouées à l’échec.

L’être humain tient une place spéciale dans l’univers. Ce qui peut le faire se sentir grand et important. Pourtant il suffit de lever les yeux vers le ciel pour se rendre compte que ce qui nous entoure est infiniment plus grand que nous et avoir envie d’explorer.

L'expérience peut naître d'une obsession, d'un besoin de tout comprendre

Essayer - Echouer - Essayer à nouveau

Il n'est pas rare de voir un enfant perdre patience lorsqu'il est en train de réaliser un projet qui n'aboutit pas comme la construction d'une tour, d'un château de carte, et de dépit, souvent il abandonne son ouvrage et porte son attention sur autre chose.

Et pourtant le succès d’une expérience très souvent passe par une multitude d’échecs qui idéalement ne doivent pas être vécu comme tel, pas comme des désillusions mais plutôt comme une manière d’avancer.

Leonardo da Vinci se considérait comme un "disciple de l'expérience". Au XV° siècle, il expérimenta ainsi dans de nombreux domaines. Il étudia notamment différents moyens de voler. Si ceux-ci n’ont jamais vraiment abouti il imagina par exemple la Vis aérienne que l'on peut considérer comme un précurseur de l'hélicoptère mais surtout, l'Ornithoptère, machine permettant de faire battre deux grandes ailes. Il ne s’en tint qu’à des croquis mais ses études permettront une avancée pour l’élaboration de ce que sera plus tard l’avion.

Aujourd’hui, le temps passé derrière nos écrans ne cesse de croître. Il semble que tout soit désormais à disposition, immédiatement. Quelle place laissons-nous alors à l’expérience, au fait de chercher par soi-même ? N’est-il essentiel de se détacher de ce qui est donné à voir passivement pour se plonger dans une expérimentation réelle et essayer de réaliser ses rêves, de leur donner corps ? Que reste-t-il de nos tentatives d’être en lien avec une envie et de la fabriquer pas à pas, avec soi et les autres ? C’est aussi ce que le théâtre, art du collectif, propose: vivre ensemble une histoire, tisser des échanges actifs entre ceux/celles qui construisent et ceux/celles qui écoutent. Il s’agit d’un équilibre instable, une avancée sur un fil, comme les croquis de Leonardo da Vinci, du vivant qui se crée, unique et palpable parce qu’il s’inscrit dans les mémoires pour y laisser de la trace, celle d’une rencontre.

"L’expérience ne trompe jamais, c’est votre jugement seul qui s’égare en se promettant des résultats qui ne découlent pas directement de votre expérimentation" Leonardo da Vinci

Sélection 2022 des Rencontres de théâtre jeune public de Huy